Aurélie Mourier définit et utilise des protocoles, qui, sous
des aspects neutres et rationnels, sont surtout arbitraires
et vains.
Elle tente d'appréhender notre espace, en trois dimensions,
avec une obsession de la déconstruction / reconstruction.
Parallèlement, elle crée les conditions pour que la surprise
arrive, y compris pour elle-même : en proposant des
sculptures à performer, en choisissant des matériaux qui
résistent au plan qui leur est appliqué, ou en utilisant des
protocoles itératifs, où les résultats adviennent à la
dernière étape, imprévisibles.
Les réalisations d'Aurélie Mourier procèdent du
détournement : l'artiste explore les savoirs d'autres métiers
et les met en œuvre avec ses propres outils et techniques,
c'est à dire ceux du sculpteur, du dessinateur et de la mise
en espace.
Les sujets d'étude sont des formes simplifiées, souvent
réduites à la plus basique d’entre elles : le cube. Les
matériaux sont communs voire domestiques.
Les sciences invoquées sont celles de l'école, la géométrie
principalement, mais laissent transparaître des
phénomènes complexes : la quatrième dimension, le
fantasme d'éléments premiers desquels serait fait toute
matière, le vertige des tirages au sort et de la combinatoire.
Les productions d'Aurélie Mourier sont à l'image des effets
spéciaux bricolés des films d'animations ou des illusions
d'optique, ce sont des tours de magie sans magie, où la
poésie subsiste dans le dévoilement.