La "Leçon de choses" d'Aurélie Mourier Dominique Bordier
On reconnaît assez vite le lièvre et ses grandes oreilles qui trône au milieu de la pièce.
Semblable à une modélisation 3D en faible résolution, on l'imagine tout droit sorti d'un écran d'ordinateur
où l'on pourrait le visionner sous toutes les coutures. Sur des étagères sont posés d'autres objets en version modélisée,
« il y a un oignon en tranches, une orange et son épluchure
et une grappe de raisin "voxellisés", c'est l'équivalent de pixelisés en volume », explique l'artiste.
Aurélie Mourier signe à la galerie l'Arcuterie sa première exposition poitevine, trois ans après avoir clos son
cursus à l'ÉESI (École européenne supérieure de l'image). Aujourd'hui, sa pratique artistique s'est renforcée
d'expérimentations et de différentes résidences à Rennes et en Bretagne. Elle y a développé la marque de fabrique
de son travail : la mise en 3D depuis « son répertoire de formes »
de volumes qui rejoignent au fil des expositions une sorte de cabinet de curiosités contemporain.
Son travail s'aventure souvent autour de références scientifiques,
« mais à la manière d'un amateur non éclairé », précise-t-elle.
Avec « La leçon de chose », titre de son exposition poitevine,
Aurélie Mourier présente une version revisitée des planches pédagogiques scolaires des années 50. Des documents à l'aspect
technique accompagnent les formes voxellisées dont la confection reste a contrario très scolaire, avec scotch et bristol.
Comme pour mieux illustrer le grand écart des images à l'heure des écrans.
article publié le 18/06/2013
lien vers l'article en ligne sur le site de la Nouvelle République